Un peu d’histoire
Si le promeneur s’arrête au pied du porche du Prieuré, il peut lire que sa fréquentation est réservé exclusivement aux personnes en lien avec l’activité qui s’y déploie, à savoir : une vie communautaire de la congrégation des sœurs Notre de la Charité, une Maison de Retraite et enfin un IME et un SESSAD. Pour aujourd’hui le promeneur que nous sommes s’intéressera à l’Institut Médico Éducatif (IME) et au Service d’Éducation Spécialisé et de Soins à Domicile (SESSAD)
Découvrir l’IME le prieuré « caché » derrière ses grands murs, c’est d’abord faire œuvre d’un retour à minima dans le passé pour comprendre le présent.
Situé au sommet du Mont Phaunus dominant la vallée de l’Aure et la ville de Bayeux, le lieu fut de toujours consacré au culte et tout d’abord investi par les druides. Puis par le ministère de l’évêque Saint Vigor et des catéchumènes, le site fut définitivement le lieu de séjour des Bénédictins de l’Abbaye de Saint Dominique de Dijon et ce à compter du XIème siècle. Le prieuré, à l’issue de sept siècles, sera fermé en 1790, les bâtiments confisqués et vendus comme biens nationaux et une grande partie d’entre eux démolis. Cependant le grand mur délimitant la propriété, l’entrée principale avec son porche du XIIIème siècle et la grange aux dîmes – transformée en chapelle- ainsi que les bâtiments du XVIème siècle sont aujourd’hui en l’état.
Sous la révolution, la congrégation des sœurs Notre de la Charité en existence sur Bayeux depuis 1652, est elle-même dissoute et confisquée (Halle Saint Patrice et ancienne caserne des pompiers). Autorisée à nouveau dès 1836 la communauté se réinstallera rue du Petit Rouen. Trop vite à l’étroit, les religieuses feront l’acquisition du prieuré en 1857. Dès 1865, création d’un externat destiné à instruire les enfants de Saint Vigor. Le pensionnat et l’externat seront fermés en 1906, mais l’accueil des orphelines se poursuivra. 1930, arrêté préfectorale et académique autorisant une institutrice à instruire les enfants. La communauté demeure cloîtrée jusqu’en 1937. 1959 : création par convention préfectorale de l’institut médico pédagogique modifiée successivement pour aboutir en 1964 à un agrément de 70 lits en internat réservés exclusivement à des filles. 1965 : convention actualisée avec l’Assurance Maladie au titre de la prise en charge d’enfants présentant une déficience intellectuelle. C’est sur cette base que l’Association des Amis de Jean Bosco prendra le relais des religieuses dans la gestion de l’institut en 1991 avec des objectifs fixés par l’état essentiellement tournés vers la création de nouveaux services, une modernisation des outils et des organisations pédagogiques, l’ouverture de la structure à la mixité et l’adaptation des locaux en fonction des diverses activités.
L’IME Le Prieuré aujourd’hui
La population accueillie :
Prise en charge au titre de l’assurance maladie, nous sommes agréés pour des enfants à partir de 6 ans, adolescents et jeunes adultes présentant un handicap au titre de la déficience intellectuelle légère avec des troubles de la personnalité associés ou non, normes actuelles de l’OMS ( Organisation Mondiale de la Santé).
La décision d’orientation est prise par la Commission départementale de l’Autonomie au sein de la Maison Départementale des Personnes Handicapées.
Capacité d’accueil :
93 places réparties de la manière suivante :
Internat : 30 places réservées exclusivement aux filles
Semi-internat: 30 places mixtes auxquelles il convient d’ajouter 3 places pour des accueils partiels temporaires.
SESSAD : 30 places mixtes avec la capacité à suivre des enfants dès l’âge de deux ans. Ces enfants demeurent dans leur milieu d’origine et l’équipe pluridisciplinaire intervient au domicile des parents, à l’école, au jardin d’enfant, et d’une manière générale dans tout l’environnement socio culturel de l’enfant.
Les enfants peuvent voir leur projet évoluer et nous quitter en cours d’année laissant la place à de nouveaux arrivants. Ainsi c’est plus d’une centaine d’enfants qui bénéficient chaque année de nos différents services.
Le personnel :
Pour mener à bien toutes ces prises en charge 70 personnes à temps complet ou à temps partiel interviennent sur 42 semaines par an.
Services généraux et administratifs :
Pour satisfaire au bon fonctionnement général : secrétaires, comptables, personnels d’entretien et de maintenance, cuisiniers s’emploient à offrir un accueil de qualité et des espaces bien entretenus.
L’équipe éducative :
Sous la responsabilité de deux chefs de service, éducateurs et éducatrices assurent l’accompagnement éducatif de 60 enfants dans leur quotidien soit en groupe soit en suivi individualisé. Tous les aspects de l’apprentissage à l’autonomie sont ainsi abordés et ce quels que soient les âges et les difficultés rencontrés.
L’équipe pédagogique :
Également sous la responsabilité d’un chef de service classes et ateliers accueillent les enfants en fonction du projet de chacun d’entre eux au sein d’une classe ludique prélogique, de 4 classes d’enseignement spécialisé, de 4 ateliers techniques (polyvalent / cuisine / horticulture-espaces verts / lingerie) d’un atelier d’expression et de création (peinture, sculpture et terre, collage…) et d’un atelier théâtre. Enfin l’ensemble des enfants bénéficie d’activités sportives.
L’équipe médicale et paramédicale :
Un médecin généraliste vacataire, une infirmière, un pédopsychiatre, deux psychologues, une psychomotricienne. Les suivis orthophoniques sont assurés par des orthophonistes libérales en fonction des différents besoins dans leur environnement de proximité.
L’accompagnement éducatif
Les enfants regroupés au sein de deux unités éducatives vivent sur des groupes bien distincts accompagnés par des éducateurs spécialisés. Pour ces enfants plusieurs objectifs sont poursuivis : internes ou semi-internes et selon leur âge, l’apprentissage à l’autonomie va de la capacité à assurer sa toilette et sa vêture seule jusqu’à la capacité à assurer des déplacements autonomes, la capacité à cuisiner, la possibilité à être inscrit dans une association sportive ou culturelle du Bessin ou à vivre à l’extérieur de l’institution. C’est la raison pour laquelle nous disposons d’un logement et d’un studio à Bayeux.
L’ensemble de ces accompagnements éducatifs est assuré là aussi par des éducateurs spécialisés qui soutiennent par ailleurs ces projets auprès des parents. Une assistante sociale, chargée des relations avec les familles complètent ce dispositif pour les enfants les plus jeunes. Tout au long de la prise en charge, les parents sont ainsi étroitement associés au devenir de leur enfant.
Les partenariats
L’établissement entretient une collaboration étroite avec l’école publique de Saint Vigor en particulier lors de la pratique du sport. Une convention d’intégration collective a ainsi été signée mettant à disposition les compétences de notre professeur d’éducation physique en contrepartie de la présence au sein de ces séances de 3 à 5 enfants. Il y a 15 ans ce fut les premiers vrais instants de découverte pour les parents de la commune qui franchissaient nos grands murs pour le cross au sein du parc. Depuis l’IME fait partie intégrante du paysage de la commune et je veux croire en un changement de regard définitif sur ces enfants pour qui apprendre, grandir, construire un avenir est plus difficile. De nouvelles coopérations se dessinent désormais avec une première expérience avec la classe de CP qui, profitant de nos installations, viennent s’initier à l’observation de la nature sous la conduite de certains enfants de l’IME. Enfin il faut souligner le chantier-école de cet été où un groupe d’adolescents s’est investi avec efficacité dans l’entretien et le nettoyage des chemins de la commune. Cette expérience a prouvé, s’il en était besoin, que les services d’entretien de la commune pouvait être un lieu de stage possible pour quelques jeunes.
L’IME est également très investi au sein de l’activité économique du Bessin où nous avons développé un réseau important de lieux de stages. Les premiers stages ont lieu au sein même du Prieuré auprès des services généraux de l’établissement ou de la Maison de Retraite. Puis c’est au tour des premiers stages à l’extérieur. Ces stages se font auprès d’entreprises ou au sein des entreprises de travail protégé susceptibles de les employer dans leur vie d’adultes.
Enfin pour un certain nombre d’entre eux la voie d’un retour vers les formations de droit commun de type contrat aidé ou contrat d’apprentissage est possible.
Ainsi que ce soit dans les actions pédagogiques menées au sein de l’institut ou à l’extérieur, nous poursuivons inlassablement l’objectif d’être au plus près des besoins de l’enfant afin de lui offrir aide et soins pour le préparer au mieux à sa vie d’adulte.